Réflexion par Catherine Anderson
Artiste: Catharine Keir, L’Arche Genesaret, Australia
Titre: ‘Le Bon Samaritain’
Dans son œuvre, Catharine a saisi l’essence même de la parabole du Bon Samaritain (Luc 10, 25-37). L’homme dépouillé et roué de coups (Luc 10, 30) gît sans défense sur le sol rocailleux. Cet homme laissé à demi-mort (Luc 10, 30) représente Jésus, nous dit Catharine.
Maritain explique dans ses écrits qu’ … « une œuvre d’art »… est « un lieu de rencontre » entre les esprits « du ou des artistes et du ou des spectateurs » … L’artiste a habilement créé un lieu de rencontre entre l’artiste et le spectateur (nous-mêmes) grâce à l’attention portée au regard croisé entre le voyageur, le Bon Samaritain et l’âne.
Catharine crée un aspect qui ne figure pas dans le texte de la parabole lorsqu’elle ajoute l’âne, regardant tendrement le voyageur dépouillé et roué de coups, qui peut être vu comme le Christ dénudé, abandonné et roué de coups.
L’âne est le symbole d’une autre parabole (Jean 12, 12-19). L’artiste a créé une belle connexion entre le Christ et cet âne ; peut-être un point de reconnaissance, lorsque l’ânon portait le Christ comme le Seigneur, le roi d’Israël (Jean 12, 13).
A gauche du voyageur blessé se trouve un autre voyageur qui a été « saisi de compassion » (Luc 10, 33) en voyant l’homme mourant. L’artiste, grâce à l’attention portée au regard croisé dans son récit, souligne un point de réflexion pour L’Arche alors que nous célébrons notre jubilé.
Catharine s’est concentrée sur l’importance du corps. Dans sa seconde biographie de Jean Vanier, Kathryn Spink rappelle au lecteur que L’Arche a été fondée sur « le corps » et fait référence à la « révélation de Dieu à travers le corps ».
Cette vérité est incarnée par l’œuvre d’art et révèle un lieu de rencontre entre le Christ vulnérable, le Béni, et l’autre qui se penche par compassion pour rencontrer son frère ou sa sœur sur la route de Jérusalem (Luc 10, 30).
Enfin, Catharine nous rappelle un message qui se trouve au cœur de L’Arche : à travers nos relations, nous sommes appelés à prendre soin de Jésus, caché dans notre frère, notre sœur. Nous pouvons tous être le voyageur blessé sur la route vers Jérusalem. Quelle bénédiction de voyager ensemble et d’être soignés par notre ami (Luc 10, 34) !
Catherine Anderson est membre à long terme de L’Arche Genesaret. Elle est étudiante en troisième cycle à l’Université catholique australienne et mène une recherche sur L’Arche. Sa thèse est rédigée d’un point de vue théologique.
Références
Jacques Maritain, L’Intuition créatrice dans l’art et dans la poésie ; The A. W. Mellon Lectures in the Fine Arts 1952 National Gallery of Arts Washington (Londres : The Harvill Press, 1954). 11-12.
Kathryn Spink, The Miracle, The Message, The Story (Londres : Darton Longman and Todd, 2006). 4.